De l’automatisme du déficit à l’automatisme créateur en psychopathologie - Université Denis Diderot - Paris VII Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Annales Médico-Psychologiques, Revue Psychiatrique Année : 2019

From the deficient automatism to the creative automatism in psychopathology

De l’automatisme du déficit à l’automatisme créateur en psychopathologie

Résumé

De toute façon les physiologistes sont plus à l'aise quand ils parlent de réflexes. Le nombre de pages qu'ils leur consacrent témoigne assez de ceci que la physiologie de l'automatisme est plus aisée à faire que celle de l'autonomie. Georges Canguilhem [7] Arc réflexe, automatisme et autonomie Le mot automate est attesté dans la langue française dès 1532, et le mot automatique, en 1740. Les termes sont directement calqués du grec : l'adjectif μ ος et l'adverbe ομ ς existent dans la langue d'Homère. L'adjectif, en tant que « spontané », « fortuit », et l'adverbe, « de soi-même » ou « au hasard ». En 1751, automatique signifie « accompli sans la participation de la volonté » ; c'est à dire, quelque chose une fois mis en mouvement, fonctionne de lui-même. Marcel Gauchet signale [26] que c'est l'arc réflexe, qui se trouve en arrière-plan du concept d'automatisme. Dans sa « carrière » psychiatrique, le réflexe se trouve déjà chez Griesinger qui, dans son traité de 1843, notait : « le mouvement de la vie de l'âme, comme étant une succession graduelle de faits soumis dans leur marche à un même principe, depuis les actions réflexes les plus simples, jusqu'aux actes volontaires, dont on a le plus conscience », et : « la folie repose, en grande partie, sur les perturbations survenues dans les actes réflexes psychiques normaux 2 ». En neurologie, comme Lanteri-Laura [34, p.15] le note, pour la conception de Jean-Baptiste Bouillard (1796-1881) : « la moelle semblera plus automatique que l'encéphale, les structures sous corticales que le cortex, le grand lobe limbique que le neo-pallium, et-avec Flechsig-les aires de projection que les aires d'association. […] Tout au long de cette période, s'élabore peu à peu, une opposition-à la fois morphologique et fonctionnelle-entre le moins automatique et le plus automatique. L'on en arrive à se représenter l'automatisme, du côté de la spontanéité, de l'absence de conscience et du niveau inférieur, et le non automatique, du côté supérieur de ce qui est conscient, volontaire et délibéré ». C'était cette logique que suivait aussi la théorie du neurologue britannique John Hughlings Jackson (1835-1911), à savoir, l'idée du fonctionnement neurophysiologique comme un étagement d'automatismes hiérarchisés. Selon Jackson-qui était influencé par l'évolutionnisme de Spencer-les atteintes du cerveau provoquent des automatismes libérés et, de ce fait, le trouble produit-à la fois-des signes négatifs et des signes positifs. Jackson avançait-également-une hypothèse selon laquelle, les automatismes faisaient appel à des processus mieux organisés dans le système nerveux et, donc, moins fragiles devant une lésion 1 73
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hal-02553096 , version 1 (27-04-2020)

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Yorgos Dimitriadis. De l’automatisme du déficit à l’automatisme créateur en psychopathologie. Annales Médico-Psychologiques, Revue Psychiatrique, 2019, 177 (6), pp.506-511. ⟨10.1016/j.amp.2017.03.031⟩. ⟨hal-02553096⟩
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